start
nederlands
english
pijl français
%FLASH%
Music Makes You Buy Things
Saturnia
20-11-2007
info@saturnia.be
#FFFFFF
#AEABAB
#000000
#FF0000
#800080
#000000
.jpg
© Sarah Van den Elsken
Music Makes You Buy Things
05/10 - 22/12/2007

L'exposition "Music Makes You Buy Things" traite de la relation entre la musique et l'espace publique.

Imaginez-vous : nous nous promenons un samedi après-midi dans le centre de la ville et tout en regardant les vitrines, résonne  autour de nous de la musique bruyante et discordante qui sort droit des baffles des façades. Qui choisit cette musique ? Quels sentiments évoque-t-elle ? Vous plaît-elle ? Quelle est sa signification ? Est-ce que quelqu'un peut l'éteindre, s'il vous plaît ?

Aujourd'hui il pleut. Nous allons au centre commercial : musique dans le parking, musique dans l'ascenseur, musique dans les couloirs et dans les magasins, même dans les toilettes… D'où l'appellation "musique d'ascenseur". Le compositeur n'a ni nom ni visage. Le rythme qui bat indéfiniment sans surprises et pulsions couvrant les caprices des enfants qui réclament une glace…

Le titre de cette exposition est provocateur parce qu'elle interroge sur la commercialisation de la musique qui, inévitablement, nous amène à la commercialisation de notre vie. Musique dans l'espace publique est pour la masse. C'est cette musique qui se susbtitue à nous-même parce qu'elle ne se perçoit pas, elle peut seulement être un accompagnement à nos actes. Juste un arrière-fond. Mais un sacré arrière-fond, parce que comme le titre l'indique— “musique vous fait consommer”— autrement dit, elle nous manoeuvre et comme dans un film, elle nous enrôle comme acteur de notre samediaprès-midishopping. Musique lie imperceptiblement cette société d'acheteurs, un chœur sans voix. C'est une dynamique de manipulation. “Just do it”.

Video: Olga Teresa Lagerwall - Edit: Saturnia

Néanmoins, il existe aussi une autre dimension de la musique dans l'espace publique. Les villes flamandes ont une tradition musicale. Haute dans la stratosphère céleste autour des clochers, isolée au milieu de nulle part, avec comme seul compagnon le vent, là où se trouve le carillonneur. Ces sons que je remarque quand je me balade dans la ville, viennent de loin, portés par le vent : ils m'interpellent. C'est la dynamique de l'enchantement : suis-moi, suis-moi comme le joueur de flûte qui nous conduit jusqu'au ciel. Quand nous entendons le carillon, nous entendons beaucoup d'autres sons. Le son n'est jamais pur. Il peut être distillé. Nous levons la tête et tournons nos yeux vers le clocher. Quelqu'un est en train de jouer pour nous. Gratuit. Vraiment pour rien. Si je veux, je peux décider de prendre mon tour, m'asseoir sur un banc ou m'appuyer au mur et de faire une pause. Musique individualise, me sort de la masse. Le carillonneur crée un moment musical de calme au milieu de la cacophonie de la ville.

Blue Room

A cette exposition, vous pouvez apprécier la fascination qu'ont les artistes pour les objets. Intéréssés par cette deuxième, non-commerciale, dimension enchantée de la musique, Corinne Bukac et Marc Herman ont travaillé autour du carillonneur de Hasselt. Ils ont essayé de représenter une tradition de création musicale qui semble appartenir au passé ? Mais est-ce ainsi ? Les compositions photographiques touchent notre perception et notre imagination alors que les textes peints provoquent des réflexions. “Music Makes You Buy Things”. Est-ce ainsi ? “God is Music”. Est-ce ainsi ? “Just do it”.

Main Room

Les images du carillonneur apparaissent, à l'intérieur de l'exposition,  à côté de celles du DJ, le symbole de la création et de la diffusion musicale  d'aujourd'hui. Et il y a encore deux autres inhabituels protagonistes : le balayeur de rue et le sans-domicile-fixe. Le premier nettoie l'espace publique alors que le second y étale son lit de carton et feuilles… S'il vous plaît, cher carillonneur, jouez-nous une berçeuse…


LIVE AT THE DEEP END (Soundscape, 08:07)

Il y a à l'exposition, un “soundscape” ('Live at the Deep End') à entendre, création composée avec des sons de baleine et un morceau de Erik Satie ('Trois Gnossiennes, n° 1') interprété par le carillonneur de Mol. Le "libre-espace" des océans où circulent ses sons sur d'énormes distances, traverse "l'espace publique" de la ville où résonne la carillon…

•   •   •

photographie: Corinne Bukac
concept: Marc Herman
sound design: Lawrence Herman
carillon: Carl Van Eyndhoven

•   •   •

communiqué de presse